La théorie de l’attachement offre un cadre conceptuel fécond pour comprendre la dynamique de l’adolescence et ses aléas. De plus elle donne des repères précieux pour orienter le traitement en complément d’autres approches. Au cours de cette période l’équilibre entre attachement et exploration est crucial. Si les expériences précoces et les modèles internes opérant qui en émergent jouent un rôle important, il faut insister sur le fait que la relation actuelle avec les parents reste déterminante. Un état d’esprit insécure n’est pas une pathologie en soi mais constitue par contre un facteur de risque majeur de survenue d’un trouble. Les adolescents détachés développent plus souvent des troubles dits « externalisés », tandis que les « préoccupés » décompensent plutôt avec des troubles dits « internalisés ». Si l’on se réfère à la théorie de l’attachement l’un des principaux objectifs du dispositif de soin est d’offrir une base de sécurité, à l’adolescent mais aussi à ses parent, pour leur permettre une reprise de l’exploration d’eux-mêmes et des relations.
Frédéric AtgerDans Dialogue2007/1 (n° 175), pages 73 à 86